Chère Madame,

autant je souhaite féliciter l'attention notable portée à un usage linguistique soigneux de la langue française par les équipes d'information de France Culture, encore accentué à l'arrivée de Guillaume Erner le matin, autant je note une dérive depuis plusieurs mois, avec la reprise des "éléments de langage" prônés par quelques organismes de conseil en communication ou repris d'une vulgate de clichés et idées reçues.

Je suis particulièrement choqué par la répétition de la description d'élus ou de membres de gouvernements comme des "locataires de XXX". L'implicite que les fonctions politiques ou de haute fonction publiques sont une "ferme" nous ramène au temps de la monarchie, et a des relents factieux. Le français courant dispose du terme de "hôte" qui serait plus adéquat : e.g. le président de la République est hébergé, une fois élu, par celle-ci au palais de l'Élysée (et il y fait fonction d'hôte pour les invités de a République). La rédaction de France Culture pourrait-elle veiller à ce que journalistes et présentateurs s'astreignent à ce genre de rigueur lexicale ?

L'usage largement répercuté de "l'ADN de XXX" , qui présume une fatalité héréditaire à ce qui, à mon sens, pourrait et devrait être l'objet de débats et décisions collectives — en particulier politiques — est du même ordre.

Avec l'assurance de mon admiration et de ma gratitude pour un exercice exemplaire généralement avéré d'un service public,