Bonjour,
Journaliste moi-même, j'ai eu a traité des faits divers et je me suis très souvent demandé quel pouvait être "l'intérêt général" du traitement de certains de ces sujets : Information ou voyeurisme. Ce matin, en écoutant votre antenne, je me suis vraiment demandé quel pouvait être l'intérêt pour moi, auditeur, de suivre quasiment en direct le procès de Fabienne Kabou : "essayer de comprendre ce qui l'a poussé à commettre l'irréparable" vantait la journaliste dans le 7-9. Je restais dubitatif... Mais ce soir, au journal de 19h, je suis resté sans voix à l'écoute du journaliste qui introduisait ce sujet sur l'air de "Quand la mer monte..."
Cela ne m'inspire qu'une seul commentaire : consternant !

La Médiatrice Radio France vous répond
21/06/2016 - 15:01

Voici la réponse du journaliste, Alain Passerel
« Bonjour,

Pour la première partie et personnellement, je pense qu’il est passionnant de suivre un tel fait divers afin de tenter de comprendre effectivement quels sont les ressorts qui font commettre à certains d’entre nous des actes insensés. Tout est ensuite dans le traitement fait par les journalistes . En l’occurrence, ma collègue Corrinne Audouin qui suit le procès nous envoie des papiers remarquables de retenue et de sensibilité..
Cela dit le débat sur le fait divers n’est pas nouveau. On en a fait des dizaines de livres. Je vous conseille de réécouter sur ce sujet « L’instant M » de Sonia Devillers d’hier (9h45) atour de l’importance du fait divers qui n’est rien d’autre que ce que nous vivons quotidiennement. Sur France Inter, avouez-le, nous sommes attentifs à ce genre de choses et nous n’abusons pas du fait divers lorsqu’il ne révèle rien.

Quant à la formule que j’ai employée, tout dépend là aussi de la façon de la présenter, de la dire. Sur le papier, elle peut choquer.. Je disais « Quand la mer monte, j’ai honte, chantait il y a longtemps un homme du Nord » Et je poursuivais : « Cette mère qui a laissé sa fille sur la plage quand les vagues arrivaient, a-t-elle été saisie de ce même sentiment ? » Evoquer une chanson dans un contexte dramatique ne me semble pas forcément incongru… Voilà. Bien à vous. «