Bonjour, Je suis un franco-américain habitant à Portland Or. Je suis blanc, important de le signaler dans le contexte social américain, et l'heureux fondateur d'une école, The French Community of Portland, où je travaille avec des américains, blancs eux-aussi. J'ai pris part aux manifestations BLM à Portland et j'ai écouté avec attention votre émission sur France Culture. J'ai trouvé la majorité des propos tenus pertinents. Cependant, je pense que quatre faits importants ont été omis. Les voici, sans ordre de valeur hiérarchique. Le premier: le rôle des réseaux sociaux. La population noire communique avec la population blanche sans médiateur politique comme jamais auparavant dans l'histoire américaine. Cela créée une solidarité inédite. Le deuxième: le rôle de Kaepernick dans ces manifestations. En 2016, un petit groupe de sportifs noirs a essayé d'attirer l'attention sur les violences policières raciales. Aucune autorité blanche, y compris la NFL, dont Kaepernick était membre, ne les a écoutés. 4 ans plus tard, le sentiment qui domine est que nous, les blancs, n'avons plus aucune excuse, nous ne pouvons plus continuer à vivre dans le déni ou la mauvaise foi. Le troisième, incroyable à vivre je dois dire: les blancs sont non seulement à l'écoute des noirs, mais en plus ils obéissent aux directives et aux revendications de BLM. Je vous demande de bien vouloir m'excuser de cette expression triviale, mais c'est la plus appropriée: c'est complètement dingue, dans le bon sens du terme. Quatrième: Nous n'avons plus le droit d'être raciste aux Etats-Unis. C'est fini. Manifestez votre racisme et vous perdez votre emploi ou vous vous faîtes excommunier. J'ai des amis conservateurs et ils sont faciles à reconnaître: ils ne parlent pas. Les propos racistes ou discriminatoires ne sont plus tolérés et se payent chers, très chers. Imaginez que même le grand patron de la NFL, institution sportive blanche et conservatrice, Rodger Goodell, a affirmé qu'il soutiendrait les sportifs qui s'agenouilleraient dans le futur lors de l'hymne national. Là encore, je n'aurais jamais cru assister à cela de mon vivant. Je vous remercie pour votre travail.