Bonjour madame,
Je suis un auditeur assidu de Radio France qui écoute très souvent votre émission le vendredi soir et apprécie le cœur et la sensibilité que vous mettez à l'ouvrage pour en faire un lieu de débat, d'information et de compréhension de problèmes réels.
Le compliment n'est pas gratuit, il ne s'agit pas d'un "merci pour votre émission" convenu, je le pense vraiment.
J'avais donc quelques attentes et espoirs lorsque j'ai eu connaissance du sujet difficile que vous alliez traiter ce vendredi dernier, quoi que conscient de la difficulté lorsque l'on fait partie d'une rédaction et d'un univers professionnel/un milieu d'organiser un débat critique sur celui-ci.
J'ai néanmoins été fort déçu par la tournure de l'émission : apparemment, comme l'a résumé une auditrice en fin d'émission, nous sommes de parfaits idiots qui ne comprennent pas comment fonctionne une rédaction et ont besoin de pédagogie (ah, la pédagogie, mais la profession dans son ensemble fait son travail consciencieusement et avec indépendance malgré la main mise apparente de quelques investisseurs privés bien connus et une pensée étrangement uniforme. Circulez, il n'y a rien à voir, en somme !
Certes, reconnaissons un certain mérite à votre invité du journal La Croix, car ce dernier a bien essayé de mettre sur la table quelques problèmes et de discuter, mais ce désir ne semblait guère partagé par MM. André et Deloire, ce dernier détournant systématiquement les questions, faits ou avis avancés par les auditeurs sur un autre terrain, assez flou, qui le dispensait de répondre à ceux-ci ou de traiter le thème supposé de l'émission.
Certes il manquait au moins un invité représentant l'univers des journalistes indépendants (la présence de M. Gérald Andrieu, par exemple, eut été souhaitable) qui aurait pu déverrouiller ce débat.
Tout cela est est décevant, car si vous ne pouvez pas réussir à mener un tel débat sur le radio public, ce ne sont pas vos collègues et confrères qui le pourront ou le voudront.
Je comprends bien que les budgets sont réduits à Radio France, que la profession est économiquement fragilisée et que les places son chères, mais elle aurait pourtant grand besoin d'un sursaut (démocratique), comme le pays d'ailleurs, et de faire son auto-critique avec lucidité.
Peut-être est-ce impossible avec le même personnel ?
Comme le soulignait récemment le philosophe Jean-Claude Michéa, citant le penseur et essayiste américain Upton Sinclair, "il est très difficile d’amener quelqu’un à comprendre une chose quand son salaire dépend précisément du fait qu’il ne la comprend pas".

Pour finir, je restitue ce tweet de M. Philippe Bechade, Président du think tank Les Econoclastes (également rédacteur en chef à la Bourse au Quotidien, co-fondateur de CercleFinance..com, chroniqueur sur BFM-Business...) au sujet d'un meneur gilet jaune gravement blessé ce samedi:
"J.Rodrigues, visé et éborgné ce 26/01 par (???) et sur ordre de (???). C'est lâche, c'est délibéré, c'est probablement un "tir commandité".
Un CITOYEN tombe sous nos yeux : ce qui achèvera de détruire notre démocratie, c'est le silence des médias et le déni des "bien pensants".

Je suppose que nombre de vos confrères qui officient à l'antenne ou ailleurs pourraient dire que moi ou d'autres auditeurs ont besoin de pédagogie, que nous serions rouge bruns ou nationalistes, d'affreux populistes ou propagateurs d'infox (ils préfèrent en général fake news), mais j'imagine que tel n'est pas le cas de M. Béchade dont le propos est pourtant sans nuance.

Je vous souhaite une excellente année et bonne continuation.
Bien à vous,