J’entends que 94% des salariés semblent d’accord avec cette grève et contre la retraite à 64 ans. Je n’ai pas l’impression qu’en ce moment il n’y ait que 6% de salariés au travail. D’où vient donc cette statistique ? D’autre part, petite question bête : un étudiant qui actuellement fait 5 ans d’études, est donc diplômé et entre sur le marché de travail à 23 ans. Il travaille donc à ce jour jusqu’à 65 ans pour avoir sa retraite à taux plein… Quelle incidence pour lui d’un départ à 64 ans ?
Enfin on entend les notions de France d’en haut et France d’en bas… Que pensez-vous des petits patrons qui défendent au quotidien les intérêts de leurs salariés, travaillent plus de 60 heures / semaine pour faire fonctionner leurs structures, offrir de bonnes conditions de travail et finalement gagnent moins que leurs salariés ? Sont-ils vraiment nantis et n’est-ce pas eux les pénalisés par vos actions ?

Trop partiaux, les journalistes ? C’est ce qui ressort du sondage* réalisé pour les Assises du journalisme de Tours, en pleine contestation de la réforme des retraites. Plus d’un sondé sur deux (54%) estime que « la qualité de l’information délivrée par les journalistes s’est détériorée » ces dernières années. Parmi ces personnes, 7 sur 10 (70%) attribuent cette détérioration au fait que  » l’information est trop orientée, pas assez impartiale« .  La perception de partialité dans le traitement médiatique de la réforme des retraites ressort d’ailleurs très fortement cette semaine dans les messages des auditeurs de France Inter et de Franceinfo. 
En préambule, il est important de noter que la perception de partialité est subjective et peut varier selon les auditeurs. Si certains ont le sentiment que les journalistes sont partiaux et donnent trop la parole aux opposants dans les reportages, l’explication réside dans le fait que les opposants à la réforme sont particulièrement actifs dans leur communication en raison des nombreuses mobilisations, ce qui leur permet d’avoir une grande présence médiatique.  Cependant, les antennes ont un devoir de pluralisme et sont contrôlées par l’Arcom (ex-CSA) l’autorité de régulation et de contrôle des médias audiovisuels. Dans le cas de la réforme des retraites, les journalistes veillent à donner une voix égale à toutes les parties impliquées, y compris les partisans et les opposants à la réforme. Les membres du gouvernement et de la majorité présidentielle ont été invités en studio. Ils ont donc eu la parole sur les antennes, tout comme les représentants de la société civile favorable à la réforme. Rappelons que les journalistes sont tenus d’exercer leur travail avec impartialité, notamment en respectant les règles de déontologie et en veillant à présenter des informations factuelles et vérifiées. Dans le cas d’un sujet controversé comme la réforme des retraites, il est normal que des auditeurs aient des opinions divergentes et ressentent un traitement partiel. Cependant, les rédactions font en sorte de donner la parole à toutes les parties impliquées de manière équitable et de présenter des arguments factuels de manière objective.
 Ainsi, à propos de ce reproche de partialité exprimé par des auditeurs, Florent Guyotat, directeur adjoint de la rédaction de Franceinfo a indiqué dans le rendez-vous de la médiatrice : « C’est une impression que l’on peut avoir, mais c’est une impression qui est fausse. Nous avons des impératifs de pluralisme et nous sommes contrôlés pour cela. Si jamais nous donnions trop la parole à telle personne ou à tel camp, on nous le ferait remarquer et nous devrions rectifier. Il faut savoir que nous donnons la parole à tout le monde. Lorsque, par exemple, à 8h30, dans le rendez-vous politique du matin, vous entendez un opposant à la réforme, à chaque fois, on s’efforce de donner plus tôt dans la matinale la parole à quelqu’un qui, au contraire, approuve cette réforme. Et cela vaut pour l’inverse aussi, lorsque nous avons un ministre ou un représentant de la majorité présidentielle à 8h30, plus tôt dans la matinale, nous nous efforçons de donner la parole à quelqu’un qui conteste cette réforme. Nous allons aussi dans différentes villes de France, pour donner la parole à tous types de métiers, tous types de corps sociaux. Nous sommes attentifs à ce qui se passe dans les entreprises, avec des gens qui ne sont pas forcément syndiqués, à des chefs d’entreprise aussi. » !
Ce matin dans le rendez-vous de la médiatrice sur France Inter, Catherine Nayl , directrice de l’information, s’est également exprimée sur les choix éditoriaux de la chaîne, l’équilibre des interlocuteurs contribuant à une meilleure compréhension des différentes positions sur la réforme des retraites. 
Emmanuelle Daviet

Bonjour à toute l’équipe de France Inter !
J’écoute depuis des semaines vos invités politiques, notamment ceux de la majorité présidentielle, invoquer le fait que les pays voisins ont un âge de départ à la retraite bien supérieur à celui de la France. Une question me vient systématiquement en tête. Quel est le montant de la retraite dans ces pays ? Quel est le salaire des ouvriers/employés ? Je n’ai pas la réponse, d’où mon appel à vos équipes journalistiques. Il me semble qu’en Suisse par exemple, l’âge de départ est à 65 ans, avec une retraite autour de 2200 CHF, plus ce qu’on appelle le 2ème pilier. Les salaires y sont globalement bien supérieurs à chez nous, je pense aux infirmières et autres métiers « essentiels » si dénigrés au niveau de la rémunération en France. Les prix y sont également supérieurs (loyers, nourriture…). Je ne sais donc pas si au ratio le niveau de retraite est comparable à chez nous, si le fait de travailler plus longtemps est « compensé » par un confort financier supérieur.
Vous serait-il possible de faire un comparatif âge de la retraite VS salaire d’un éboueur/infirmier/ouvrier VS montant de la retraite VS coût de la vie dans les différents pays pris en exemple ?

Je trouve complètement navrant que sur des sujets comme la retraite vous soyez incapable de faire un travail d’enquête qui vous permettrait face à l’argument démographique que vous sortent les membres du gouvernement de répondre que cet argument est nul et non avenu :
L’argument démographique est complètement annulé par l’évolution de la productivité. Ce n’est pas moi qui le dis mais le COR . Un autre argument par exemple est l’âge de retraite de nos voisins européens, quid du nombre d’années de travail. Là la France demande plus d’années.
On attend de vous que vous vous documentiez par vous-même pour que les politiques de tous bords ne puissent développer des arguments fallacieux. Il vous aura fallu attendre les arguments de M. Zemmour sur les 1200€ pour vous rendre compte que le gouvernement nous menait en bateau. Une enquête vous l’aurait montré…

Je n’ai pas entendu de mise en perspective pour expliquer pourquoi les gouvernements de gauche du sud de l’Europe ont adopté la retraite à 66 ou 67 ans. Ce sont des dictatures ? Quid des 98.5% de français qui ne manifestent pas ?

Le courage politique est certes une vertu, notamment pour faire passer une réforme forcément impopulaire. Mais, à mon avis, le Président ne fait pas preuve de courage mais d’obstination.
Le vrai courage aurait été comme l’ont suggéré Thierry Pech ou François Eckert, de mettre à contribution les retraités. Or, cette éventualité c’est risquer la mort politique pour les politiciens. Le fait qu’ils ne risquent pas leur vie politique montre qu’ils n’ont pas beaucoup de courage. Mais à leur place, sans doute que j’aurais la même attitude. Tout le monde n’a pas la vertu d’un de Gaulle ou d’un Turgot.

Pourriez-vous faire un point clair sur où en est la réforme des retraites aujourd’hui. Le focus est sur les protestations, la violence et on a perdu de vue la reforme dans la vraie vie. Merci.

Je pense malheureusement qu’il n’y a rien à attendre de cet exécutif, on a déjà eu plusieurs fois des promesses de changement de méthode et à chaque fois ce sont des paroles sans valeur. Ma colère ne pourra pas retomber si on continue ainsi. J’envisage pour le moment de continuer à manifester.
A supposer qu’il y ait une prise de conscience de l’exécutif, le préalable minimum avant toute chose serait pour moi le retrait de cette réforme. Ensuite la reconstruction sera lente et difficile, Emmanuel Macron devra changer de cap dans sa politique, il devra arrêter de gouverner contre l’opinion, il serait bien qu’il arrête de gouverner seul avec autoritarisme. Emmanuel Macron nous a fait trop de mal pendant 6 ans, il s’est trop moqué de nous et là c’est toute la colère qui s’exprime d’un coup. Je crois que cette crise dépasse désormais la seule question des retraites, sans oublier l’inflation. La limite de nos institutions a été démontrée et il y a beaucoup de choses à revoir et à corriger. Il faut davantage de démocratie directe, un régime parlementariste, etc.

Certes les précédentes réformes des retraites sont finalement passées et la colère sociale s’est calmée. Mais quand ça se calme, ça ne veut pas dire que la colère a disparu. Et c’est justement toutes ces colères rentrées et les sentiments d’injustice accumulés au fur et à mesure des couleuvres avalées dans tous les domaines qui ressortent aujourd’hui !
Tant qu’ils n’accepteront de faire de la JUSTICE sociale, fiscale, environnementale… donc tant qu’ils n’abandonneront pas leur biais cognitif, ça ne se calmera pas.
Ou alors, ça ne fera que réalimenter la colère individuelle qui ressortira redoublée de manière collective à un autre moment…

Est-ce que le régime de retraite des sénateurs est intégré à la réforme puisqu’il s’agissait de supprimer les régimes spéciaux, si non pourquoi une exception ? Merci.
PS : charité bien ordonnée commence par soi même