Bonjour,
J’écoute régulièrement France Inter, et j’apprécie habituellement l’ensemble de vos émissions, mais depuis le mouvement des « gilets jaunes », j’ai le sentiment que le prisme à travers lequel vous nous présentez ce mouvement est quelque peu déformé.
Je vous soumets donc mes interrogations à ce sujet :
Pourquoi les médias accordent autant d’importance à ce mouvement (chamboulement des programmes, 3h de « Téléphone sonne », plusieurs émissions supprimées, pratiquement autant de sujets sur les « Gilets jaunes » qu’au moment des attentats en 2015) ? Ce mouvement n’a généré une mobilisation que d’environ 150 000 personnes au grand maximum. J’aimerais bien qu’on comptabilise la récurrence de l’expression « gilets jaunes » sur une journée de programmation de France Inter !
Ils se sont attaqués principalement à Paris (et uniquement aux quartiers les plus symboliques), avec une grande violence (qu’on ne vienne pas me dire qu’on manifeste pacifiquement avec des boules de pétanques, des battes de base-ball, des masques et des casques dans les besaces), peut-être est-ce pour cela qu’on en parle autant ?
Vous donnez ainsi l’illusion que toute la France est sous la même emprise et ce n’est pas vrai. Les régions concernées sont principalement le nord et surtout le sud de la France, les régions qui votent le plus à l’extrême droite !
Il ne faut pas perdre du terrain par rapport à des chaînes d’informations en continue est-ce que c’est pour cette raison que vous nous assénez, non-stop tous ces débats avec des soi-disant experts ? Franchement on n’en peut plus.
Les médias nous disent que 84% des français soutiennent les « gilets jaunes », personne ne nous explique sur quelles bases a été élaboré ce sondage. Et tous les médias reprennent ce chiffre sans plus d’explications.
J’ai entendu sur France Inter « les français n’en peuvent plus.. », « les français ont du mal à finir les fins de mois… », etc., vous ne pensez pas que vous généralisez un peu trop vite? 150 000 personnes, ce ne sont pas des millions de français !
Je voudrais aussi rappeler à ces personnes qui réclament la démission du président, qu’il a été élu par plusieurs millions de personnes et que ce n’est pas à quelques milliers d’autres de décider pour l’ensemble de la population (ce n’est pas ça la démocratie). Je ne soutiens pas particulièrement ce président mais je respecte le vote.
Les « gilets jaunes » qui maintenant réclament l’horizontalité de la prise de décision, réclament le référendum d’initiative citoyenne, est-ce qu’ils votent habituellement ? Est-ce qu’ils se syndicalisent ? A en juger par le taux d’abstention de plus en plus élevé, je crains bien que non, ce sont pourtant des lieux d’expression.
Je vis dans une ville où tous les ans une partie du budget de la ville est consacré à des projets votés par la population, cette ville organise aussi de nombreuses réunions de quartier sur les différents projets qui concernent ces quartiers. Quel est le constat ? Ce sont toujours les mêmes catégories de personnes qui participent, certains retraités (toujours les mêmes), certains petits lobbies locaux, etc., en tout cas surtout pas les personnes qu’on voit en ce moment sur les ronds-points. Se déplaceront-ils quand il faudra voter à tout propos ? Participeront-ils aux réunions que forcément cela implique ? Comment résoudront-ils des questions complexes ? Il serait bien de rappeler que l’abolition de la peine de mort n’aurait jamais été acceptée par un référendum, s’en porte-t-on plus mal ? Je ne crois pas, cette décision était nécessaire. Attention au conservatisme des populations.
Ce sont aussi ces mêmes « gilets jaunes » qui réclament tant de démocratie, tant de participatif et qui ne vous laissent passer leurs blocages qu’à la condition que vous placiez une gilet jaune sur votre tableau de bord, avec menaces à l’appui ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on voit de plus en plus de « gilets jaunes » sur les pare-brise, les gens se protègent pour pouvoir circuler.
Je suis aussi très choquée quand j’entends ces « gilets jaunes », dire « on est en guerre ». Est-ce qu’ils sont déjà allés dans un pays en guerre ?
De même quand ils disent « on crève de faim ». Est-ce qu’ils sont déjà allés dans un pays où les gens ont réellement faim ?
La plupart n’ont jamais bougé de leur petit coin et se considèrent comme les plus malheureux. Combien leur coûte l’école pour leurs enfants ? Combien leur coûte une visite médicale ? etc. Qu’ils fassent un petit séjour aux Etats-Unis ou dans bien d’autres pays, et ils verront la différence.
J’espère donc que cette nouvelle année, sera sous le signe de la discussion et de la tolérance et que les médias seront moins obnubilés par les mêmes sujets.
Ce courrier n’est pas juste l’expression d’un ressentiment personnel mais bien le reflet de l’opinion d’un grand nombre de personnes autour de moi. Des opinions qu’on n’entend pas dans les différents médias.
J’ai peur qu’on glisse tout doucement vers un populisme comme en Italie.