Vous avez publié cette protestation* qui paraît à la fois respectable et trop sourcilleuse : "les journalistes (...) utilisent massivement le terme de « profs » pour « PROFESSEUR (...) Pourquoi (ce manque de respect) ? ».

Très simple : parce que cette apocope est entrée dans le langage courant depuis plusieurs générations et s'est graduellement débarrassée de toute connotation irrespectueuse. "Mon prof de maths, tu le verrais c'est un canon, on dirait un prof de gym !". Ni "prof" ni "maths" ni "gym" ne portent ici la moindre de trace de mépris.

L'auditeur rétorque : "Mais alors, pourquoi pas « flics » pour policier ? Pourquoi pas « pigistes » pour journalistes ?"

Parce que "flic" reste indéniablement argotique, donc déplacé dans un propos grave, passible même de poursuites pour outrage.

Pour ce qui est de "pigiste", ce n'est ni argotique ni même familier. Ce n'est que la désignation d'un mode d'activité du journaliste rétribué à la tâche. Les termes irrespectueux pour les journalistes seraient plutôt "journaleux", "gratte-papier", voire "fouille-merde". Convenons que c'est beaucoup plus méchant que prof pour... les profs !

*Message de l'auditeur ci-dessous

La Médiatrice Radio France vous répond
09/07/2020 - 15:44

Cher auditeur, 

Votre remarque est juste, mais la remarque de cet internaute est à remettre dans le contexte de ce qui est diffusé lors des journaux d’information ou émissions de programmes.   

En l’occurrence, pour “profs”, sa critique est recevable. Que le terme “prof” soit utilisé dans le langage courant sans volonté d’irrespect ou de mépris c’est un fait, en revanche dire “les profs” à l’antenne est singulièrement familier. Les enseignants ne supportent pas d’être ainsi qualifiés sur les ondes et ils ont raison de nous le signaler.  

A travers sa remarque cet auditeur défendait le bon usage de la langue française sur nos antennes. Il n’en demeure pas moins que les nuances que vous apportez à son message méritent d’être prises en compte.   

Bien cordialement 

 

  • Message de l’auditeur 

« Très très fréquemment lorsque les journalistes parlent ou traitent de l’éducation, ils utilisent massivement le terme de « profs » pour « PROFESSEUR ».  Mais alors, pourquoi pas « flics » pour policier ? Pourquoi pas « pigistes » pour journalistes ? Cela montre-t-il d’abord une forme de mépris pour la profession des « professeur.e.s » ou un simple manque de professionnalisme et de rigueur langagière ? »