Ce midi (lundi 15 juin) le flash d’info indiquait que pour la reprise des classes c’en était fini avec les 4m² par personne, qu’on devait simplement laisser un mètre devant et sur le côté… ce qui correspond exactement au calcul des 4m²… ! Enfin… moi… c’est ce que je comprends… (France Inter)

Ce matin, mardi 16 juin 2020, dans le journal en parlant du message de M. Blanquer aux enseignants, les appelant à « retourner en classe », vous avez (le journaliste) parlé de « fermeté » du ministre. Cela insinue que notre ministre (je suis enseignante) rappellerait à l’ordre des professeurs fumistes et démissionnaires qui refuseraient de revenir dans les établissements. Comment osez-vous contribuer à ces attaques contre le corps enseignant, alors qu’il faut le rappeler : sauf raison médicale (et il y a beaucoup de professeurs vieillissants et en mauvaise santé), les professeurs qui ne sont pas revenus en classe ne sont pas revenus parce qu’ils n’avaient pas d’élèves à accueillir : nous avons réduit les groupes classes, la rentrée s’est fait sur la base du volontariat, les différentes niveaux sont accueillis à tour de rôle dans les établissements, nous accueillons donc aux horaires qu’on nous assigne les élèves qui veulent bien venir, et évidemment, nous ne sommes pas tous en présence face aux élèves. Mais le travail à distance continue, et les conseils de classe, et les jurys d’examens, et la préparation de la rentrée prochaine, etc. Je suis vraiment choquée et dépitée que votre radio cède à cette vague du « prof bashing », cela confirme le ton lénifiant et populiste que prennent trop souvent vos éditions du journal. Cordialement, malgré tout. Une enseignante en collège et lycée, revenue devant les élèves depuis le lundi 18 mai, et panachant depuis son enseignement entre distance et présence.  (France Inter)

Le ministère de l’éducation nationale a publié une V2 du protocole expliquant l’arrêt de la distanciation de 1m en primaire si les locaux ne le permettent pas. Donc il est erroné de dire que les enfants ne peuvent être accueilli. Les mairies et écoles ont reçu ce document hier dans la journée et les parents avertis dans la foulée du changement (encore !) de fonctionnement. (France Inter)

Je pense qu’il serait bon, lors des bulletins d’information, de pas parler de « retour à l’école obligatoire » puisque, précisément, ce n’est pas l’école mais l’instruction qui est obligatoire en France (et ceci même si le président a utilisé ces mots lors de sa dernière allocution télévisée). (France Inter)

Je souhaite réagir aux commentaires de votre « spécialiste des questions d’éducation » qui est intervenu à l’antenne (franceinfo) aux environs de midi. Celui-ci indiquait que le nouveau protocole sanitaire devant s’appliquer aux établissements scolaires à partir du 22 juin n’était pas encore paru. Votre « journaliste » indiquait également qu’un protocole circulait sur les réseaux sociaux, et que le ministère n’authentifiait pas ce document. Fin de l’intervention de votre journaliste. Sa source d’information ? Le ministère de l’éducation nationale (le cabinet du ministre, devrais-je préciser). Une autre source aurait-elle pu fournir à votre « spécialiste » une version différente de la communication ministérielle, de manière à croiser l’information ? Oui, certainement : le nouveau protocole qui doit s’appliquer dans les établissements scolaires à compter du 22 juin est disponible sur l’intranet professionnel des enseignants et personnels de direction de l’éducation nationale depuis environ 10h45 ce matin !! Entre la petite musique médiatique que votre antenne, notamment, contribue à alimenter en prétendant que des milliers d’enseignants sont décrocheurs (et ne souhaitent pas retourner travailler, etc…) et cette incroyable transmission non filtrée de la communication ministérielle, je dois avouer qu’il m’est de plus en plus difficile de continuer à écouter votre radio. Seriez-vous devenus de simples attachés de presse gouvernementaux, prêts à ingérer puis recracher telle quelle la moindre annonce gouvernementale ? Le ton employé par plusieurs de vos journalistes ou « spécialistes » sur les questions d’éducation est inquiétant : n’y a -t-il plus de place pour la moindre prise de distance face à l’émotion légitime que suscite la frustration de millions de familles de ne pas pouvoir scolariser leurs enfants « normalement » ? Avez-vous réellement enquêté sur les conséquences qu’entraîne la mise en œuvre d’un protocole sanitaire qui a été décidé par les seuls services ministériels, aidés d’une société privée (sans concertation avec les premiers concernés : enseignants et usagers) ? Il me semble que vous participez désormais à la course au journalisme à deux sous fondé sur l’émotion, le sensationnalisme et qui s’affranchit des règles élémentaires d’éthique… J’en suis navré.  (franceinfo)

Je me permets de vous envoyer ce mail car, en tant que fidèle auditeur des matinales de France Inter et professeur des écoles n’ayant jamais cessé de travailler depuis le 13 mars, je ne me retrouve pas toujours dans le traitement par votre antenne de ce qui se passe dans les écoles. 
Je m’adresse au 7/9 qui est l’émission que j’écoute le plus volontiers. J’entends des informations correctes, des chroniqueurs qui, légitimement, donnent leur propre vision de la situation, mais j’entends peu parler de la souffrance, morale, psychologique et physique, que subissent les professeurs et leurs élèves, face à des injonctions contradictoires et intenables qui n’ont jamais cessées depuis le début du confinement. 
Je mets le projecteur sur l’école primaire et plus particulièrement sur l’élémentaire puisque c’est mon niveau d’enseignement, mais ce que je peux écrire concerne la très grande majorité des enseignants. 
Je ne nie pas que des messages positifs ont été donnés. Je mets de côté la reconnaissance qui a été apportée aux enseignants volontaires pour accueillir les enfants des soignants, ainsi que ce qui a pu être dit, ponctuellement, sur l’adaptation rapide des enseignants à cette situation nouvelle (l’adaptation étant au cœur de notre métier). 
J’aimerais tellement entendre régulièrement que la très grande majorité des enseignants s’est attelée à cette tâche titanesque et inédite avec courage : passer du jour au lendemain, sans préparation, sans formation, avec des injonctions contradictoires, sans aide à la mise en place du télétravail (elle est arrivée sous forme de documents en ligne lorsque nous étions déjà installés dans nos routines personnelles), sans mise à disposition de matériel (nous avons travaillé avec nos ordinateurs, chez nous, utilisant notre électricité, notre abonnement internet, nos imprimantes, nos fournitures, nos téléphones personnels). 
J’aimerais tellement entendre régulièrement que nous sommes épuisés, au bord de la rupture, mais que nous tenons, par devoir ou par crainte des représailles, du dénigrement. 
J’aimerais tellement entendre régulièrement que nous savons qu’il nous faut continuer jusqu’au bout, puis nous mettre à préparer l’année prochaine, dont nous ignorons tout. 
Le confinement 
C’est autant l’habitude que la conscience professionnelle qui a conduit nos journées, longues journées, après le 13 mars. 
Plus longues qu’en classe, car s’occuper à distance, individuellement, de chaque élève tout en expliquant aux parents comment procéder, est plus long et moins efficace pour nous que faire la classe devant un groupe. 
Nous avons reçu pendant cette période beaucoup de signes de reconnaissance des parents, saluant notre implication et admirant notre capacité à instruire une classe d’élèves quand, eux, peinaient parfois avec un seul enfant à la maison. 
Ce furent des messages personnels, réconfortants, dont les médias n’en n’ont rien su, mais cela nous a fait beaucoup de bien. 
Déconfinement 
Il nous a ensuite fallu préparer très rapidement, du jour au lendemain, alors que nous commencions à nous habituer, un peu, au télétravail, le retour non obligatoire des élèves en classe, avec ce fameux protocole sanitaire impossible à mettre en œuvre (tout en continuant le téléenseignement). 
Nous avons pourtant réussi à le respecter, ce protocole, en quelques jours, adaptant ses 60 pages au contexte de chaque école, en lien avec les municipalités, mais à quel prix : des enfants qui, comme des bagnards, se déplacent en file distanciée, prennent leur récréation par petits groupes sans pouvoir s’approcher les uns des autres, sans ballon, sans objet ; se lavent les mains une dizaine de fois par jour, jusqu’à la blessure parfois ;  ont des « cours » en très petits groupes lors desquels aucun cahier ne pouvant être touché par l’enseignant, aucune correction individualisée n’est possible ; des adultes masqués toute la journée au point que les élèves en oubliaient leur visage, alors qu’à leur âge, voir leur visage d’un interlocuteur est essentiel ; … 
La reprise, sous prétexte de ramener à l’école les élèves qui s’en étaient éloignés, ne s’est avérée être que ce qui la motivait : une garderie nationale pour permettre aux parents de relancer l’économie. 
Certes, une garderie améliorée puisque nous sommes enseignants, avec des cours. Il aurait suffi de le dire pour que nous puissions nous sentir dégagés de l’impossible résolution d’un enseignement distancié en classe, en même temps qu’un enseignement distanciel pour ceux qui étaient restés à la maison (car, alors que rien ne nous y obligeait, nous avons, par conscience professionnelle, continué de nous occuper des élèves distants). 
Mais qui sont ces élèves revenus dans les écoles (1/3 du total) ? 
Ceux qui n’avaient pas le choix, leurs parents retravaillant, ceux qui étaient prioritaires, ceux qui en avaient envie. 
Ces élèves de retour dans les écoles n’étaient pas les élèves qui s’en étaient éloignés. Ceux-là sont toujours dans la nature, ils ne reviendront qu’en septembre, car ce n’est pas l’élève qui s’éloigne de l’école, mais toute la famille. 
Mais nous avons tenus, attendant la fin de l’année scolaire pour pouvoir envisager et préparer la suivante, car nous ne pouvons pas surveiller et travailler avec des élèves en classe et à la maison tout en préparant l’année prochaine et en répondant à des changements d’accueil toutes les 2 semaines, au fil des déclaration du gouvernement ou du président. 
22 juin, le retour 
Vient alors le retour obligatoire de tous les élèves. Obligatoire, c’est tout. 
Parce que, comme d’habitude, nous avons vu notre ministre dans les médias faire ses annonces dès le lundi. Mais, pour nous, les premiers concernés, rien. Pas un message, pas une consigne. 
Le mardi, commencent à arriver les injonctions contradictoires, avec des nuances selon le niveau hiérarchique et beaucoup de prudence et d’incertitudes. 
Commencent aussi à nous parvenir, via les réseaux sociaux, des plans de classe qui nous indique comment parquer 24 élèves dans 50m². 
Regardez bien ce plan, vous devez y avoir accès : il représente une classe rectangulaire de 6m sur 9m, sans meuble, sans issue de secours, sans estrade, sans matériel, avec le bureau du professeur positionné, tel celui d’un enseignant du XIXè siècle, face aux élèves (situation totalement ubuesque). 
Cette classe n’existe pas, cette manière d’enseigner n’existe pas, mais c’est celle qui est présentée aux français qui ne comprendront pas pourquoi nous allons refuser les élèves au-delà de 20 par classe dans le meilleur des cas. 
Les enseignants « absents » (la plupart pour raisons médicales légitimes liées à la COVID, ou qui ont craqué) qui vont revenir travailler n’apporteront pas de possibilité d’accueil supplémentaires, pour la simple et bonne raison que toutes les salles de classe sont déjà occupées, par les enseignants ou par l’accueil périscolaire. 
Distanciation, l’école s’éloigne du pays 
Le nouveau décret précise que les élèves sont positionnés latéralement à 1m les uns des autres (raison sanitaire ?) mais que le dos d’un élève peut être à moins d’1m du visage de l’élève derrière lui (c’est ignorer que n’importe quel être humain, dans cette configuration, va se retourner pour parler à son voisin au bout de quelques minutes, d’autant plus un enfant – faut-il croire que dans ce cas, la distance sanitaire ne compte pas, alors pourquoi la mettre latéralement ?). 
Les élèves vont continuer à se laver régulièrement les mains (ce qui occupent un groupe de 10 élèves pendant 2 heures chaque jour ; si on passe à 20, on les occupe pendant 4 heures et il nous restera donc 30 minutes de récréation et 1h30 pour travailler !) 
Dans la classe, port du masque obligatoire pour l’adulte si on est à moins d’1m, ce qui est le cas en permanence. 
Dans la cour, pas de distanciation. Pourquoi ? Et pourquoi la maintenir en classe, s’il est possible de s’en passer. 
N’importe qui, au contact d’élèves, sait qu’ils entrent bien plus en contact lors des 15 minutes de récré qu’en classe. 
Il a été dit que les enfants étaient peu contaminants avec, comme possible explication, leur taille : ils nous postillonneraient au niveau du nombril. 
N’importe quel enseignant sait qu’il passe sa journée accroupi au niveau des élèves pour plus d’empathie, de pédagogie, ce dont nous ne pouvons pas nous départir en cette période de distanciation. 
A-t-on pensé au choc post-traumatique que sont en train de subir les élèves et les enseignants, qui doivent vivre une situation irrationnelle en faisant semblant que tout va bien ? 
D’autant que le monde à l’extérieur de l’école se déconfine vraiment : peu respectent le port du masque, beaucoup se réunissent, entrent en contact, revivent normalement. Mais l’école est une forteresse qui continue de vivre le confinement tout en acceptant qu’il ne soit plus utile. 
Faire du bien aux enseignants épuisés 
Le dénigrement par petite touche que nous subissons est douloureux. 
Des petites touches régulières de positif nous ferait le plus grand bien. 
Reconnaitre et admettre que nous n’avons pas pris de vacances et que nous attendons légitimement le 3 juillet comme une délivrance nous ferait du bien, même si notre ministre va nous mettre la pression pour que nous puissions participer aux vacances apprenantes, pression qui sera relayée pour mettre l’accent sur ces enseignants qui préfèrent être en vacances plutôt que d’aider les enfants et la nation à se redresser. 
Les vacances apprenantes flattent les parents concernés (ceux dont les enfants ont le moins besoin de l’école). 
Tant d’autre choses pourraient être dites, mais je viens de recevoir le protocole pour le 22 juin. 
Bonne nouvelle, le nombre de pages est réduit. 
Nous allons, avec les collègues, à distance, depuis chez nous, l’analyser puis l’adapter à la réalité de notre école puis informer les parents, déménager à nouveau les classes, préparer la venue de nouveaux revenants pour lundi, … jusqu’à la prochaine annonce. 
Je n’attends pas grand-chose de ce mail, mais parler de cette souffrance des enseignants et des élèves (qui, eux, ne s’en rendent même pas compte) à d’autres personnes que mon microcosme professionnel me fait du bien, un peu. (France Inter)

Jean-Michel Blanquer a annoncé un changement « important » du protocole sanitaire. Au lieu de réserver 4 mètres carrés par élève, on passe à un mètre linéaire entre deux élèves. Aucun journaliste ne l’a relevé mais un calcul de niveau CM2 montre que ça ne change pas grand-chose. Alors, les journalistes n’ont aucune compétence mathématique ou bien ils ont décroché ? (franceinfo)

Je suis un auditeur de Franceinfo du matin au soir et j’aime bien votre radio. Cela fait plusieurs fois que j’entends une information erronée à propos du confinement et du choix laissé aux parents d’envoyer ou non leurs enfants à l’école, commentaire accompagnée systématiquement d’un rappel « que l’école » est obligatoire. Or la loi n’oblige absolument à l’envoi des enfants à l’école, seul l’enseignement est obligatoire et il peut être pratiqué en tout lieu, y compris à la maison bien sûr. (franceinfo)

Je vous écris pour signaler les propos mensongers de l’invité Éric Delannoy lors des Informés aujourd’hui lorsqu’il déclare « Il n’aura échappé à personne que depuis le confinement… 40% des enseignants n’ont pas travaillé » (à 2:20 dans le replay). Ce chiffre est une contre vérité totale. 40% correspond au nombre d’enseignant qui depuis le déconfinement n’ont pas repris les cours en présentiel. Faut-il rappeler que les enseignants de lycées ne peuvent pas revenir leurs établissements étant fermés ? De plus pendant le confinement les enseignants ont continué à travailler en donnant des cours à distance. Depuis le début du déconfinement les enseignants soit font cours en présentiel uniquement, à distance uniquement (cas des lycées notamment), soit les deux. Que quelqu’un qui est un économiste soit aussi mal informé et ne vérifie pas ses données est assez inquiétant. Je suis aussi effaré que personne sur le plateau ne relève un mensonge aussi gros, ne serait-ce que par bon sens : tout un chacun a de près ou de loin connaît des parents d’enfants à l’école et sait que les enseignants étaient présents dans les écoles ré-ouvertes et que l’enseignement à distance continue pour les élèves qui ne sont pas revenus. Je suis moi-même enseignant en collège : quand je pense à mes 2 collègues qui ont fait les facteurs pour donner des documents d’orientation aux familles sans imprimantes, à ma collègue qui accueillait des enfants de soignants tout en continuant les cours à distance avec toutes ses classes, à ma collègue qui appelle un de nos élèves pour lui faire des cours particuliers car son internet n’est pas assez bon pour les classes virtuelles en ligne et tout notre investissement depuis le confinement, je suis tout simplement choqué d’entendre ce genre de propos. Concernant ces 40% je renvoie M. Delannoy à cet article : https://www.liberation.fr/checknews/2020/06/11/est-il-vrai-que-40-des-professeurs-ne-sont-pas-revenus-apres-le-confinement_1790834 (franceinfo)