Je suis une fidèle auditrice, écoutant tous les informations principales mais aussi les interviews de diverses personnalités, débats et interventions. Je me permets de vous contacter car je trouve assez choquant que depuis samedi 17 octobre, les termes « décapités » et « décapitation » soient autant utilisés par vos journalistes. Alors certes l’horrible attentat commis qui nous émeut tous et pour longtemps, a été réalisé par ce moyen mais quel intérêt de le répéter sans arrêt ? Est ce que le terme « assassiné », « victime d’un terrible attentat » ne suffirait pas ?
Je pense à la famille, aux proches obligés de se rappeler l’horreur du geste, aux jeunes auditeurs entendant la radio dans la voiture des parents mais aussi à nous, des auditeurs du quotidien. Le terme décapitation n’est et ne doit pas devenir un terme usuel. Il est dur et fait appel à une violence inouïe. S’il vous plaît ne tombez pas dans une sorte de voyeurisme en répétant ce terme pour accrocher certaines oreilles à vos ondes. Merci d’avance pour nous vos auditeurs fidèles ainsi qu’à la victime et à ses proches.

J’ai été choqué par l’utilisation dans vos informations du vendredi 16 octobre 2020 du mot drame pour parler de l’assassinat avec décapitation de M. Samuel Paty.
Comment expliquez-vous l’utilisation d’un tel terme ?

Est ce qu’il serait possible de ne pas mentionner le mot « décapité » à chaque fois que vous parlez de Samuel Paty. C’est insupportable. On imagine la scène à chaque fois.
Que voulez vous au juste en le mentionnant ainsi ?

Je suis atterré par votre insistance à écrire dans vos bandeaux d’information « Enseignant DÉCAPITÉ ».
Comme si ce titre racoleur attirait davantage l’attention du public. C’est digne de journaux du type « Détective » ou de chaines de TV privées.
Je suis conscient que le mode barbare et horrible d’exécution de ce crime mériterait d’être souligné.
Mais dans d’autres cas, indiqueriez vous à longueur d’écran : « Enseignant étranglé, ou poignardé ou roué de coups ou abattu par balles ? »
Par pitié, un peu de PUDEUR et de DIGNITÉ !
« ENSEIGNANT ASSASSINÉ » n’est donc pas suffisant ?
Ne pensez vous pas qu’il y a suffisamment de HYÈNES dans les médias privés et les réseaux sociaux pour que les radios et télévisions du service public hurlent avec les autres charognards ?
Un peu de pudeur donc, au moins pour la famille et les proches, sinon pour votre propre dignité.

Je suis en train d’écouter l’émission à la radio. Mes filles de 7 et 4 ans sont dans la pièce à côté, cela me vrille les oreilles d’entendre le terme « décapité » toutes les 30 secondes pour évoquer le meurtre de Mr Paty. A croire que les journalistes ne possèdent qu’un seul mot dans leur vocabulaire ! C’est le meurtre, l’assassinat d’un enseignant, c’est déjà assez horrible pour ne pas ajouter les détails de sa mort comme on peut en trouver les rubriques fait divers… certes, c’est sans doute plus vendeur… mais s’il vous plait, arrêtez. Ce terme en une semaine semble être devenu banal !

Ne trouvez-vous pas sordide – et malsain – de toujours commencer vos manchettes de FranceInfo concernant Samuel Paty par « l’enseignant décapité dans les Yvelines » ? Assassiné ne suffirait-il pas, c’est le résultat de cet attentat qui compte et mérite d’être relaté, pas la technique employée pour massacrer ce pauvre homme ? Un peu d’humanité de votre part ne nuirait donc pas à mon goût.

J’écoute tout le temps France Inter. Ici pas de télé allumée, juste la radio.
Cela fait des années, mes parents m’ont transmis ça. Mais je dois vous signaler notre dégoût ces temps-ci.
L’utilisation du mot décapitation à tout va. Pourquoi ne pas parler d’assassinat ? Assassinat sauvage ? Nous écoutons la radio en famille et sommes aujourd’hui obligés de l’éteindre ou de basculer sur France Culture ou sur une autre station. Nous ne pouvons plus supporter d’entendre le mot décapitation à longueur de journée. Que cherchez-vous avec cela ? Faire comme les autres ? Vous savez comme nous que les mots ont une importante, « décapiter » est tellement fort que nous le visualisons sans le vouloir. Stop c’en est assez. Nous arrêtons France Inter pour cette raison.
Avec regret, mais c’est insupportable pour nos oreilles, et nous ne sommes pas les seuls. A bientôt peut-être.

Je suis choquée, bouleversée, comme nombre d’entre nous, par l’assassinat de Samuel Paty. Je pense sans arrêt à sa famille, à ses élèves, à ses amis, à ses collègues, à ses voisins, à ses connaissances régulières qui lisent à chaque minute « Professeur décapité : etc. ». Rendre hommage à sa mémoire commence par faire preuve d’un minimum de délicatesse dans la façon d’interpeler le lecteur. Oui, Samuel Paty a été décapité. Eut-il été poignardé, ou tué par balles, sa mort en eut-elle été moins choquante et moins scandaleuse. Est-il vraiment nécessaire, sur des chaines d’information sérieuses non populiste, de convoquer les procédés les plus racoleurs pour entretenir l’émotion ? Un peu de décence… Samuel Paty est bien autre chose qu’un « professeur décapité ». Merci de transmettre aux chaines de rédaction.

Pourriez-vous transmettre aux journalistes des flash info de ne pas employer le mot « décapité « , car il choque et les enfants de la maison n’ont pas à entendre ce mot si dur. Il y a tant d’autres mots … merci de votre compréhension car ce sujet les concerne mais des images violentes peuvent se créer dans leurs têtes.

L’assassinat du prof d’histoire en pleine rue est assez sidérant et horrible, en particulier pour les enfants : est-il besoin de préciser à chaque bulletin qu’il a été égorgé et décapité ?

Pourquoi donc est-ce que les journalistes de France Inter, à l’instar de l’ensemble des journalistes de la presse française utilisent systématiquement le terme de décapitation pour décrire les attentats perpétrés par égorgement ?
L’horreur de ces actes n’est-elle pas suffisante pour qu’il faille la rendre encore plus atroce ?
Pensez seulement à nos jeunes collégiens à qui l’on enseigne la révolution française et qui superposent ainsi la vision des victimes du terrorisme avec celle des décapités de la révolution dont les têtes tombaient dans le panier de la guillotine.
Merci de m’avoir lu.

Depuis vendredi, le mot « décapitation » est très souvent employé dans les journaux d’information de France Inter pour relater la mort de Samuel PATY. Même s’il est très factuel, il véhicule une violence insidieuse qui stimule nos plus bas instincts. Ne vaut-il pas mieux pour éviter de nourrir les réactions extrêmes, utiliser des mots plus neutres comme meurtre ou assassinat ?

Pourriez-vous arrêter de banaliser le lot « décapité » ? Manquez-vous de vocabulaire pour évoquer un professeur atrocement assassiné ? Manquez-vous d’audiences pour avoir besoin de ces titres spectaculaires ? Pensez-vous aux proches de la victime qui vous lisent et à nos enfants qui aperçoivent peut-être ces mots ? Faut-il s’attendre à de futurs « détails croustillants » dans vos futurs traitements d’agressions sexuelles ? En vous remerciant par avance.

Je pense que tout le monde est à présent au courant de la manière dont S Paty a été assassiné.
La situation actuelle est suffisamment anxiogène pour ne pas avoir à « en rajouter »
Serait-il donc possible de ne pas rappeler quasi-systématiquement que S Paty a été décapité ? Assassiné me semble bien assez ; je pense à sa famille et ses proches pour lesquels ce « détail » doit être, à chaque écoute, une douleur sans nom…
Merci pour votre écoute bienveillante

De grâce, pouvez-vous arrêter d’utiliser le mot « décapité », le remplacer par « assassiner » ?
Ce mot est tellement horrible qu’il ne faudrait pas qu’il entre dans le langage commun…
merci !