Avec l’épidémie de COVID-19, l’exception culturelle française se retrouve face à la question de sa survie. A côté de l’état d’urgence sanitaire, de l’état d’urgence économique, il y a bien un état d’urgence culturelle auquel France Inter a décidé de consacrer ses programmes ce 5 mai. Énormément de messages reçus à la suite de cette journée spéciale. 

Votre émission d’aujourd’hui et la journée entière de France Inter, bien qu’intéressantes pour l’éclairage qu’elles apportent sur un pan délaissé historiquement, semblent restreindre la culture au livre, théâtre, cinéma, variétés, musiques mais surtout variétés.
Il existe tout un pan culturel, celui des artisans d’art, dont la radio ne parle jamais même aujourd’hui. Ces artisans détiennent un savoir-faire exceptionnel et parfois unique en France. Il s’agit du patrimoine vivant qu’il s’agit de transmettre. Pour cela, faut-il encore que les entreprises survivent, faut-il aussi qu’elles soient connues et reconnues, que l’on parle d’elles pour donner envie à des clients d’avoir recours à leurs talents et à des jeunes de se former dans cette direction. Je parle de la broderie et de tant d’autres métiers d’art pour lesquels les clients, dont l’Etat, préfèrent avoir recours à une main d’oeuvre étrangère parce que moins chère.
Je trouve aussi qu’aujourd’hui encore, vous avez visé la facilité en sélectionnant des intervenants connus, toujours les mêmes alors que cela aurait pu être l’occasion, une fois n’est pas coutume, de mettre en avant des acteurs, auteurs chanteurs et autres artisans et techniciens inconnus mais d’une égale ou plus grande valeur.

Juste un petit mot. Depuis le début de la crise. On donne la parole aux artistes, le président dit avoir entendu les artistes et va, dit-il, répondre aux artistes… Merci de ne pas oublier que la culture c’est aussi des techniciens. On ne les voit pas, on ne les entend pas, mais sans eux, pas de costumes, accessoires ni décors. Les artistes ne sont plus grand chose. Les artistes, les politiques comme les médias semblent vouloir l’oublier. Merci

Je suis chanteuse lyrique et je travaille pour des chœurs baroques spécialisés comme les arts florissants ou pygmalion. J’ai eu la chance de me produire à l’Opéra de Paris, à l’Opéra Comique et dans de grandes salles du monde entier. Notamment au Japon où nous avons chanté un messie de Haendel en octobre dernier face à un public quasiment tous masqués car c’est plus courant là-bas. Et bien après une peu d’étonnement initial cela n’a pas empêché l’émotion et la qualité des concerts… rejeter tout en bloc quand on est artistes me choque un peu …

Je suis quelqu’un de modéré et fidèle auditrice de France inter. Ce matin, la matinale spécial culture m ‘a mise mal à l’aise et finalement en colère. Mon compagnon est intermittent du spectacle (musicien de jazz) et si aucune mesure spéciale n’est prise, il ne pourra pas renouveler son intermittence pour 2020. En vous entendant ce matin, j’ai tout à coup compris ce que voulaient dire les Gilets jaunes quand ils ont exprimé un ras-le-bol des médias de l’entre-soi. C’était caricatural. Invité principal : le directeur de l’Opéra de Paris qui ose parler au nom des citoyens alors qu’il ne représente qu’une élite et que, comme il l’a dit, de toute façon, l’opéra ne fera pas faillite. C’est pourquoi pour cette journée, j’espère que vous traiterez le sujet de la culture autrement que par le biais des privilégiés, des plus gros, des subventionnés et de l’entre-soi.

C’est très bien de faire une émission sur la culture.
Mais vous ne donnez la parole qu’aux « grosses structures » Stanislas Nordet et JM Ribes… Et les toutes petites structures qui vivent avec les cours de théâtres et les représentations faites par rapport un un réseau court qui ne peut plus jouer.
Que dire des budgets qui diminuent toutes les années et des municipalités qui ne prennent plus que des structures amateurs…car moins cher.
Enfin parler d’Avignon et surtout du scandale d’Avignon qui ruine tous les ans des compagnies.
Voilà ce que j’avais à dire mais il semble que le standard soit trop encombré…

Bonjour Ali (je vous adore) & co,
Je constate encore une fois qu’il y a culture et culture :
La culture dont on parle, cinéma, littérature, théâtre, bd ; d’ailleurs on nous passe et on entend globalement, à longueur de l’année, toujours les mêmes intervenants, les mêmes acteurs, les mêmes auteurs en fonction de leurs actualités sur les média.
Mais où sont les peintres, les photographes (Brigitte Patient réduite à quelques minutes !), les sculpteurs, graphistes, etc.
Eh bien pendant cette crise sanitaire, c’est pareil, on n’entend pas parler de tous ces gens-là, de leurs conditions de vie déjà difficiles en temps normal et du peu d’aides proposées ou alors à des conditions très très spécifiques et ténues !

Pourquoi ne pas créer un fond d’aide aux théâtres privés qui serait abondé par des spectateurs qui avanceraient l’achat de leurs places pour des spectacles futurs ? Cela permettrait aux Théâtre d’avoir un peu de trésorerie.

LA CULTURE EST CRUCIALE
la musique, l’édition, le cinéma, la scène… Et quid : des photographes, peintres, sculpteurs …pour lesquels toutes les manifestations prévues pour faire valoir leurs créations ont été annulées.
De ces événements, salons… dépendent leur unique rentrées d’argent ! Beaucoup d’entre nous n’avons pas de galerie. Nous sommes dans la nécessité de montrer notre travail, et d’avoir des personnes pour les voir afin de les acquérir !
Contrairement aux intermittents du spectacle, nous n’avons aucune couverture ! Ne sommes nous pas là pour proposer une autre vision du monde ?vous permettre de vous évader ?
réfléchir sur notre évolution ?
rêver ?

Je tenais il y a encore quelques mois un bar à concerts et je suis un grand amateur musique live ! Je crois qu’il serait grand temps que la SACEM redistribue convenablement ce qu’elle a pillé au monde musical et autres associations… bars, festivals, théâtres, asso… Elle a un trésor de guerre indécent et son fonctionnement opaque reste très limite !! Elle est peu bavarde sur cette crise et sur son rôle !

Je viens d’entendre un de vos intervenants comparer l’opéra de paris avec un hôpital j’arrête là mon écoute dès que vous défendez la culture vous perdez tout bon sens et vous devenez ignobles ; moi et les autres intérimaires français on doit supporter les nouvelles lois sur l’interim uniquement pour renflouer les caisses des intérimaires du spectacle

Bravo, vous avez vraiment musclé ce confinement. Toutefois, je suis étonnée de lire et entendre que pour les médias, culture = seulement arts vivants. Les expositions drainent des centaines de milliers de personnes chaque année, partout en France et je n’entends sur votre antenne pas des acteurs majeurs : un artiste plasticien (avec un statut plus précaire que l’intermittence), un conservateur de musée, un commissaire d’expo, un directeur de centre d’art et de FRAC. Que se passe-t-il ? Ont-ils tous disparu ?

Petit mot de soutien à tous les acteurs culturels qui nous font vivre sourire rêver rire via les créations musicales les arts de rue le théâtre le cinéma et toutes les formes artistiques
Il faut un soutien massif du gouvernement !

Je commence par dire que le vendredi 13 mars je suis allée au cinéma à Chatou -me doutant que la salle n’allait pas être pleine donc moins de risque !- alors que le confinement n’était pas installé puisqu’il le fut le 17 mais la crainte s’installait !
Je me pense hors des circuits car chanceuse d’avoir un jardin je me suis jetée à bras le corps dans le jardinage au départ et je ne suis pas du tout accrochée à la TV car absence total de films que l’on a jamais vus et je suis contre l’usage de Netflix et autre produit d’origine américaine … jamais de commande à Amazone de m—-! Heureusement j’ai une grosse réserve de livres dans ma bibliothèque (que j’achetais lorsque j’étais jeune et en couple, avec enfants et maintenant seule !) – je n’allais hélas pas assez au théâtre car toute petite retraite (mais y suis allée malgré tout deux fois en 2019) + ciné et quelques spectacles à l’Espace Carpeaux de Courbevoie ou j’ai habité les 3/4 de ma vie jusqu’à mon divorce.
Je suis aux prises de l’inquiétude face à tout ce qui découle de cette saleté de virus, les décès, les peines, les catastrophes sociales et économiques…. l’État ne peut tout faire car l’état c’est nous et il n’a pas de poche sans fond !!! Bien fidèlement,

Le cinéma et le théâtre font voyager, la musique et la danse font rêver, la lecture apaise, oui la culture est l’oxygène et la vie de notre âme !!

Le théâtre, la danse, les concerts me manquent énormément. Je fais partie du bureau d’une belle compagnie de théâtre lyonnaise, la Nième Compagnie installée au Théâtre Astrée à Villeurbanne. Nous avons hâte de nous revoir et retrouver le public surtout. Toute cette vie vibrante et créative qui relie tellement les gens.

 » On en parle peu mais ce virus provoque un symptôme, apparu chez tout le monde : l’impossibilité de la projection. De soi. Dans le temps et dans l’espace. Cette faculté est pourtant constitutive de notre espèce.
Elle a généré, les mythes, la fiction, la réalité imaginaire… l’art. Et pour le partager, des lieux d’art : les théâtres.
Et les politiques s’en sont saisis et, dans un début de 20e siècle éraflé par deux grandes guerres, une femme, Jeanne Laurent, a décidé que ces lieux devaient consteller l’entièreté du territoire français pour permettre à tous et toutes d’accéder, par l’art vivant, à son besoin de projection. Et c’était un projet nécessaire dans un pays meurtri.
L’institution est née. Comme nulle part ailleurs sur le globe. Pour exister, elle n’est elle-même que projection : projection de spectacles dans le temps (ce qu’on appelle une saison), projection budgétaire, projection de jauges de public, lui même amené à projeter ses venues au théâtre par la contraction d’un abonnement, retro-plannings, plans de communication… autant d’outils qui permettent à ces institutions de se projeter.

Voilà qu’un virus survient. Il nous contraint à la station. De soi. Dans le temps. Et dans l’espace. Coincé chez soi, on ouvre des livres, on écrit, on dévore films et séries, on se lance dans des jeux-vidéos… pas seulement pour « tuer le temps » ou se divertir, mais parce que ce virus nous ayant pernicieusement ôté notre capacité à nous projeter, nous nous saisissons naturellement des objets d’art et de culture que nous avons sous la main car ils comblent ce besoin. C’est même leur raison d’être.
En face, les lieux de rassemblement ferment. Donc les lieux de culture partagée. Les institutions culturelles réagissent. Honorent les contrats. Remboursent les billets. Mettent en ligne des captations de spectacles. Proposent des lectures en vidéo ou au téléphone. Voilà.

Tandis que le besoin de projection persiste, les lieux conçus pour y répondre stationnent.

Depuis le 16 mars, je suis le tout nouveau directeur d’un théâtre… fermé parce que « pas essentiel à la nation ». Confiné chez moi, à Angers, avec cette drôle de sensation de « ne servir à rien », je tourne comme un lion en cage, n’ayant su proposer (presque par désespoir) qu’un peu de culture partagée entre vivant.e.s en interprétant un extrait de Roméo et Juliette sur mon balcon pour mes voisin.e.s.
J’ai été surpris du retentissement non seulement médiatique mais surtout humain que cet extrait de Shakespeare à généré dans ma rue. Que s’était-il passé pendant ces 10 minutes ? Nous nous retrouvions entre vivant.e.s. Nous partagions des mots, des images. Nous nous projetions dans une réalité imaginaire, et nous y adhérions au même endroit, en même temps. Advenait, en un mot, le théâtre.
Et depuis, celle qui, plus que moi, est comme une lionne en cage, c’est ma pensée.

Les théâtres sont fermés depuis le 16 mars, les grands festivals d’été sont annulés… Dans un scénario – pour le moins hypothétique – la plupart des lieux de culture partagée envisagent une reprise en Septembre. Imaginons que ce scénario puisse advenir : pendant 7 mois, la culture vivante et partagée aura été éteinte.

On parle déjà du « monde d’après ». Mais peut-on déjà penser « le monde de maintenant » ? Et mieux que le penser : le faire ? Ce monde où circule un virus, et qui durera tant qu’il n’y aura pas de traitement ou de vaccin ? N’est-il pas temps pour les institutions culturelles de réfléchir à cette façon de « vivre avec » ? Et mieux que d’y réfléchir : l’inventer ?
Chaque jour ou presque ce virus se joue des pronostics, bouscule les projections, désarme les scientifiques, les politiques… Personne ne sait comment évoluera la situation sanitaire. Mais si nous ne savons pas ce qu’elle réserve à nos vies et à nos métiers d’artistes et de technicien.ne.s, nous savons déjà beaucoup de choses.
Nous savons que les théâtres ne pourront pas ré-ouvrir et reprendre leurs activités dans des conditions habituelles tant qu’un vaccin ou un traitement auront été trouvés.
Nous savons que, dans ce contexte, l’angoisse sera légitime de venir s’enfermer dans un théâtre. Nous savons même que la légitimité de perpétuer nos activités peut être incomprise.
Nous savons que nous ne voulons pas jouer de grands spectacles prévus dans une salle de 1000 spectateurs avec, éparpillés sur les rangées 50 ou 100 spectateurs isolés.
Nous savons que nous ne pouvons jouer avec des masques sur nos bouches ni mettre en scène avec deux mètres entre chaque interprète, si ces données ne sont pas constitutives du geste artistique.
Nous savons que nous ne pourrons pas répéter les spectacles comme nous l’avions envisagé. Nous savons que certain.e.s artistes ou technicien.ne.s ont des santés fragiles et ne pourront travailler ou ne voudront travailler.
Nous savons que même si nous arrivons à répéter un spectacle, son contexte d’éclosion n’est pas propice.
Nous savons que les décors ne ressortiront pas des ateliers de si tôt.
Nous savons que les captations mises en ligne font découvrir des oeuvres, des artistes : la situation met à jour et prouve enfin combien cette fenêtre est un formidable outil de démocratisation… mais nous savons qu’elle n’est qu’une fenêtre, et compense mais ne remplace pas. Et nous savons également que notre utilisation d’internet pour compenser nos fermetures n’est pas créative, et touche déjà sa limite.
Nous savons que nos saisons, concoctées depuis de longs mois vont être chahutées. Que  » les effets dominos » vont se poursuivre encore longtemps.
Nous savons qu’en annulant et honorant les contrats nous faisons tenir des professions mais nous savons aussi que cet argent public ne touche donc pas sa finalité : le public.
Nous savons que des compagnies vont être fortement secouées voire condamnées par l’annulation de dates dans les festivals. Nous savons que beaucoup d’artistes et de technicien.ne.s en seront durement éprouvé.e.s.
Nous savons tout cela.
On dit du théâtre qu’il est l’art de « l’ici et maintenant ». Assez naturellement, je considère que les théâtres doivent être les lieux de l’ici et maintenant. Dans cette situation inédite, et pour pouvoir sortir de son immobilisme forcé, il semblerait que l’institution culturelle n’ait pas d’autre choix que d’être alternative. C’est à dire « autre ». Qu’elle doive se penser, proposer, agir « autrement ».
« Institutionnel » et « alternatif »… C’est a priori antinomique. Mais les siècles ont démontré que le théâtre, comme l’eau, trouve toujours son chemin : à nous, artistes, techniciens, personnels des institutions culturelles de savoir tracer ce chemin dans les interstices de cette situation inédite. Et une fois le virus maitrisé, de continuer de l’inventer dans l’ici et maintenant « d’après ». Mais avant d’évoquer le futur de nos institutions, avant que ce virus définisse les contours des procès qu’on pourra légitimement lui attenter, et des ajustements qu’il faudra apporter pour permettre à ces maisons d’être plus solidaires, plus représentatives, plus justes, plus en prise avec leurs missions premières et les réalités contemporaines, revenons à « l’ici et maintenant ». Ici, à Angers et maintenant, en ce printemps si bouleversé. Un Centre Dramatique National, comme le Quai, a pour mission première la création. La création est toujours faite de contraintes. Et même si il y en a beaucoup présentement, assez floues, nos métiers ne consistent-ils pas à être créatifs ? Inventifs ? Oui.
Ici et maintenant, au Quai, l’équipe, les artistes invité.e.s la saison prochaine, les acteurs, actrices de la maison et moi-même réfléchissons à ce que le théâtre ait lieu, quelque soit l’évolution de la situation sanitaire. La première partie de la saison 20/21 du Quai sera « corona-compatible ».
Je ne ferai pas de présentation de la saison 20/21 (ma première, pourtant concoctée avec plaisir). Parce que je ne sais si les promesses de cette saison pourront être tenues. Nous étudions avec les deux metteuses en scène concernées et leurs équipes le report au printemps des deux créations prévues initialement au Quai à l’automne, leur permettant de créer dans les meilleures conditions de répétitions et d’accueil.
Mais je ne peux me résoudre à ce que Le Quai ne fasse aucune proposition culturelle vivante d’ici la rentrée et puisque, comme beaucoup d’angevin.e.s, je ne partirai pas en vacances, je souhaite ouvrir la saison dès l’été. Hors les murs… ou dans les murs si les théâtres sont autorisés à ré-ouvrir au public. Les équipes du Quai travaillent en lien étroit avec les partenaires publics pour envisager et anticiper toutes les conditions d’accueil : il s’agit de lever la légitime anxiété à retrouver le chemin des salles.
Dès que le théâtre pourra accueillir du public dans des conditions sanitaires garanties, je proposerai une création que je mettrai en scène. Elle n’était pas prévue. On créera avec ce qu’on trouvera dans les stocks de décors et de costumes avec un protocole de répétition strict suivant les règles sanitaires pour les équipes artistiques et techniques. On créera dans les contraintes. Non, nous ne jouerons pas dans des cabines de verre, nous ne nous embrasserons pas à travers des carreaux de plexiglass… Oui, pour passer entre les mailles de ce filet, il nous faut certainement être humbles : ajourner les gros Henry VI et autres démesures spectaculaires sans ajourner, évidement l’excellence et l’exigence artistique… mais penser qu’il est impossible de mettre en scène avec les contraintes que nous connaissons témoigne simplement d’un manque d’inventivité. On peut, encore, largement, faire du théâtre, et déjà bien des spectacles existants sont (et ils l’ignoraient) « corona-compatibles ».
En plus de ces spectacles et de cette création, Le Quai passe commande à plusieurs artistes pour inventer à partir de l’été – et le temps qu’il faudra – des créations « corona-compatibles », jouées dedans ou dehors, pour un très petit nombre de personnes… Ces spectacles sont aussi pensés pour un élargissement progressif (et espéré !) de la jauge au fil des semaines.
Ces créations sont commandées en priorité aux artistes locaux, montées, démontées, éclairées (…) par des technicien.ne.s du territoire car, dans cette période de crise, un Centre Dramatique National doit aussi assurer sa responsabilité d’employeur.
Toutes ces formes, tous ces spectacles constitueront une offre culturelle. Le Quai ne comptabilisera pas les 26000 spectateur.trice.s habituel.le.s entre septembre et décembre, mais… il y en aura et nous ne pourrons pas tous et toutes les dénombrer parce que cette saison sera aussi faite d’impromptus dans l’espace public.
Cette situation, qui nous pousse à être inventif sera, de fait, une occasion d’un élargissement et d’une diversification des publics : oui il faudra inventer des formes à jouer sous les fenêtres des EHPAD, dans les cours des immeubles de tous les quartiers, sur les balcons de toute une rue, à chaque carrefour du centre-ville, mais aussi les places des villages, les préaux des écoles, les étendues vertes des campus universitaires…
Il est aussi l’occasion d’investir le territoire numérique de façon vraiment créative. Le théâtre a tous les moyens de créer pour la VR, pour et par l’écran… (et s’il s’agissait même de l’invention d’un nouvel art ?)
Je n’éditerai pas de brochure de saison. Parce que la situation m’empêche d’inscrire une activité dans le temps, et que notre communication devra être plus spontanée.
Je ne lancerai pas de campagnes d’abonnements. Parce que la projection dans le temps est une faculté dont plus personne ne jouit présentement et que ces spectacles, aux jauges forcément réduites, doivent être accessibles à tous et toutes à tout moment.
Je ne pourrai pas remplir le cahier des charges des CDN. Mais je remplirai ma mission de service public.
Cette saison « corona-compatible » restera souple, réactive, se ré-inventera sans cesse avec les équipes et pour les spectateurs afin de s’adapter à l’évolution de la situation sanitaire. Nous resterons dans cette réactivité le temps qu’il faudra.
Des spectacles de théâtre, de cirque, de danse, de musique seront programmés par le Quai et ces spectacles auront lieu. Ce sera toujours mieux qu’aucun spectacle.
Au Quai, ou ailleurs, alentours. Ce sera toujours mieux que nulle part.
Peut-être seulement pour 20. Ou 50. Ou 100. Ou même 2 spectateurs. Ce sera toujours mieux que 0.
Voilà sur quoi nous travaillons « ici et maintenant » au Quai, le CDN d’Angers-Pays de la Loire.
Oui, ce sera toujours mieux que le « rien » présent. On peut faire mieux que rien. On doit faire mieux que rien.
Et puis je n’oublie pas que du « rien », tout peut alors émerger.
Ce n’est pas sans me rappeler le cadre des pionniers de la décentralisation, quand feuilletant le livre sur les premières années du CDN de Saint Etienne conduit par Jean Dasté je découvrais des petits groupes de spectateurs assis sur des bancs de bois, quand Jean Vilar à peine nommé au TNP, héritant du Palais de Chaillot préfère d’abord programmer en banlieue ouvrière à Suresnes… Quand l’institution s’inventait, en prise directe avec des réalités économiques, sociales, politiques… et dans une dynamique première de conquête de public, parce que le public existait mais n’était pas constitué. Se sont alors inventées les feuilles de salle, les « bords plateau », les abonnements, les brochures, les spectacles ambulants… Une créativité dans l’instant. L’accès à la Culture est toujours à réfléchir dans l’instant. Et cet instant, que nous vivons, ce « rien » forcé est certainement à prendre comme un nouveau « point zéro ». Pour la profession. Pour le public.
Ce virus a peut-être un avantage : il fait trembler l’institution culturelle sur ses bases, mais s’il y arrive c’est peut-être que ces bases ne sont pas bien enracinées, ou que ses racines sont en mauvais état, manquent de place ou d’eau… Oui ce virus semble nous inviter à « remettre nos ouvrages sur nos métiers ». Oui, si cette situation a quelques vertus, c’est bien celle de nous ré-interroger à la fois intimement et collectivement. A ce titre, aussi étrange paraisse cette formulation, virus et lieux de culture partagent la même disposition.
« Il s’agit d’abord de faire une société, après quoi, peut-être, nous ferons du bon théâtre. » disait Jean Vilar. Oui, il sera toujours temps dans « le monde d’après » de savoir si nous faisons du « bon » théâtre. Pour l’heure, faisons, juste, du théâtre.
Car « le monde d’après » commence certainement « ici et maintenant » si l’institution, temporairement destituée de ses fonctionnements habituels cherche, en s’adaptant, à profondément se ré-inventer.  »

Merci pour cet élan de solidarité envers les artistes! Mais la culture ne se résume pas aux acteurs, aux comédiens, aux musiciens, aux chanteurs et aux intermittents!!!
La culture c’est aussi les Artistes Auteurs, qui ne sont pas non plus que des auteurs de BD ou des artistes contemporains, plasticiens conceptuels exposants dans les centres labellisé et les Fracs qui eux peuvent bénéficier d’aides, il y a aussi des peintres, sculpteurs, auteurs photographes, dessinateurs, graffeurs, artistes numériques, bref des créateurs en arts visuels, qui n’ont d’autres revenus que le fruit de leur création et qui sont aussi très impactés par le manque de visibilité dû aux annulations d’expositions…
Demain vous recevez Xavier Bertrand.
Les Hauts de France est la région des musées.
Personne ne parle de ceux qui les font vivre, de ceux qui sont « face public » pour faire parler les œuvres : les médiateurs culturel. Ceux qu on appelaient guides.
Ceux là, qui ont fait des études jusqu au master ou même le doctorat.
Ceux là qui n ont que des contrats de vacation.
De vacation.
C est à dire, pas de cdd, pas de CDi. Pas d heures annoncées sur un contrat. Non !
Quelques heures dans une institution, quelques heures dans une autre.
Les plus chanceux, qui feront bien plus de 35h, week ends pas payés plus, qui arriveront péniblement à un Smic.
Et en ce moment que font ils ? Pas d heure face public ? Pas de paie.
Et PERSONNE N EN PARLE.
Sauf que dans les Hauts de France, ça représente un bon paquet de gens.
Encore plus oubliés que les intermittents parce que tout le monde pense quand il visite un musée que ces gens plein d’érudition ont des emplois fixes.
Personne ne sait.
C est d une tristesse.
S il vous plaît France Inter, vous, ne les oubliez pas ! Par pitié parlez d eux !!

Il faut sauver la culture et tous ceux qui la font vivre … mais il faut aussi sauver ma culture (au sens de ma vie quotidienne, professionnelle, mon héritage culturel). L’océan et son accès sont aussi source d’équilibre de vie psychologique, et économique …

La chanson française a malheureusement une place mineure ds vos programmes… Donnez peut-être plus d’importance aux artistes  » de proximité » sans bien sûr fermer les frontières…

Je souhaite réitérer mes remerciements pour votre antenne que j’écoute essentiellement la matin mais depuis mon enfance et et j’ai bientôt 60 ans.
Je travaille actuellement en boulangerie pourtant je persiste à dire que si le confinement peut se dérouler correctement c’est grâce à la culture. Que faire enfermé chez soi s’il n’y avait pas les radios tv journaux livres et autres médias. Tous les métiers de la culture sont donc aussi importants pour vivre. Il vaut mieux se priver de pain ou gâteaux que de culture.
Je profite de ce courriel pour vous informer des dérives de certains patrons : certains de nos magasins ont été fermés partiellement ou certains salariés mis en chômage partiel afin de bénéficier des aides de l’état. Pourtant nous avons continué de bien travailler et d’avoir de très bons chiffres d’affaires.
J’ai honte de mes employeurs et de ce manque de civisme quand certains (commerçants libéraux intermittents etc…) ne pourront pas en bénéficier.
Je ne peux agir moi même sans me mettre en danger. Mais prévenez svp les autorités pour qu’elles vérifient bien.
J’ai été moi même touchée par le covid (dans sa version légère) et ai été arrêtée 5 semaines. Grâce à la culture j’ai passé un excellent confinement. Merci à vous tous d’avoir aussi continué à travailler, de m’avoir enrichie, de m’avoir distrait, de m’avoir fait rire.

Je suis autrice /illustratrice et je souhaiterais rappeler que les premiers touchés dans la chaîne du livre avec cette crise sont les auteurs : plus de sorties de livres / plus de ventes en librairie / et plus d’ateliers dans les écoles (notamment pour les illustrateurs). Nous ne sommes pas salariés et nous ne savons pas ce qu’il adviendra demain. Merci de ne pas oublier notre situation !

Même dans une ville dotée d’une scène nationale (36000), le théâtre et le monde des spectacles vivants donne parfois l’impression d’être un univers déjà confiné. Confiné dans la « CULTURE ». Aujourd’hui comme hier, les professionnels du spectacle participent pourtant par leur travail à nos quotidiens. A notre vie sociale, etc.
Entendez par-là que malgré des tarifs très peu chers, cet outil théâtral n’est pas encore suffisamment ouvert dans la saison ordinaire ! On en redemande presque, encore et davantage.
Cependant, le pays dans sa « ploucquitude » profonde est aussi riche d’un réseau de petites salles des fêtes et de places de village et de quartiers où installer des tréteaux et autres troupes culturelles… certes ni très chic, ni très subventionnées.
Plus accessibles qu’un Théâtre parisien, mais hélas aussi déserts en ces jours viraux…
Ici en « province », le théâtre est un quasi ghetto social réservé en semaine pour quelques classes privilégiées.
Le week-end d’ailleurs était souvent aussi calme que la semaine.
Plus difficile ainsi d’attraper le virus du théâtre. Peu de scène, peu d’accessoire, si peu et gants, si peu de masques, déjà auparavant…
L’éducation populaire était encore ici une denrée rare. Passons.
Donc, s’il vous plait Mesdames et Messieurs : Ouvrez aussi les antennes aux extraits de spectacle, aux reportages sonores et à la lecture de vives voix, … Plutôt qu’à la promo des produits culturels calibrés et télévisés qui nous confinent littéralement dans un désert de pensées inertes et d’images prémâchées (!)
Alors, à bientôt, pour le répertoire et la création, sur place et sur les ondes.
Il n’y a pas de monde de demain ! Le monde commence aujourd’hui, il est à réinventer tous les jours. Le spectacle qui est venu au monde pour ça, pour la rencontre… participera à cette réinvention.
Bref : Vous nous manquiez déjà !

J’anime à titre bénévole un groupe de 20 personnes à qui je propose une visite guidée de musées par mois,avec un conférencier. Cette activité n’est plus possible depuis le confinement… Va-t-elle pouvoir reprendre en juin ? Si oui dans quelles conditions ?

On connaît la précarité des intermittents mais il y aussi celle des vacataires de la culture qui travaillent dans les musées !!
Ils seront face public donc « en 1ère ligne » avec quel moyen ? Des groupes à guider dans des petits couloirs ?
Ces vacataires payés au lance pierre qui n ont droit à aucune aide de l’État ! Des gens qui ont fait des études !
Lamentable de les oublier toujours !!

Nous venons de recevoir de la part de la Comédie de Picardie à Amiens une lettre nous informant du remboursement prochain des billets de notre abonnement pour la fin de la saison. Un bon moyen d’aider les théâtres ne serait -il pas, pour ceux qui en ont les moyens, de refuser ce remboursement? Nous avons pendant notre vie professionnelle, mon épouse et moi, emmené durant plus de 20 ans nos élèves dans ce théâtre qui a permis, comme beaucoup d’autres en France, par une politique tarifaire adaptée, à des centaines d’adolescents de découvrir la magie du spectacle vivant. A nous maintenant de renvoyer l’ascenseur !

On parle beaucoup des intermittents, cinéma, théâtre, des librairies, mais dans la culture il y a aussi des artistes peintres, des céramistes, et ça personne n’en parle. Il y a un nombre de manifestations artistiques annulées AUSSI ! et rappelons le, le chômage existe pas pour toute cette catégorie là !!!! La culture est oubliée aujourd’hui, c’est vrai, mais nous, artistes peintre/céramiste sommes les grands oublié de la culture!
MERCI DE PARLER DE NOUS! SVP…

Je suis très étonnée que certains artistes-comédiens puissent s’imaginer jouer devant un public masqué et « dispersé ».
En tant que public il me parait IMPOSSIBLE, TOTALEMENT ABERRANT et EXTRÊMEMENT TRISTE d’assister à une représentation dans de telles conditions! N’avez vous jamais rien partagé avec le public qui vous entoure? N’est-ce pas le propre du spectacle vivant? A quoi bon aller voir un spectacle pour se retrouver dans des conditions similaires au fait d’être seul dans son canapé face à un écran! sans doute suis-je trop émotive! sans doute ma fréquentation des spectacles de théâtre de rue et chapiteaux biaise mon propos!!! j’hallucine….
le spectacle vivant : c’est aussi le public! ne l’oublions pas SVP.
…C’était mon coup de gueule….
bonne continuation à vous et merci pour vos émissions

Trop souvent vous limitez la culture aux intermittents du spectacle, qui bien sûr sont dans des situations complexes aujourd’hui, mais la culture recèle de nombreuses spécificités et particularités. Qu’en sera t-il demain pour les artistes plasticiens, photographes, auteurs de BD .. qui n’ont pas de régime d’intermittence? J’ai malheureusement le sentiment qu’ils/elles sont invisibles et inaudibles. N’oublions pas leur statut précaire et fragile.


Très bien de relayer l’inquiétude abyssale du monde de l’art enfin, aujourd’hui sur France Inter en faisant une journée spéciale sur la culture . J’aimerais que ne soit pas oublié les plasticiens, les peintres, les sculpteurs, et performers qui alimentent en permanence la vie des internets, et de nos villes et de nos campagnes, qui seront privés de leur public car tous les salons d’art plastiques professionnels, les expositions, les galeries privées, les ouvertures d’ateliers sont suspendus. Ils n’ont aucune aide et se retrouvent très isolés dans leurs difficulté. Merci de mettre un coup de projecteurs sur ces professions. par ailleurs il serait bon de penser à tous les acteurs de la culture, ces milliers d’artistes qui œuvrent patiemment et modestement et pas seulement de ceux qui émergent et sont les stars du système. Nous sommes tous les maillons d’une chaîne qui nourrit la création des uns et des autres, il est donc indispensable de faire vivre dans son entier le tissu culturel de notre pays, de soutenir les lieux et les associations, les galeries fragiles, qui défendent la culture et de faire vivre une vraie éducation artistique auprès de tous les français. Dominique Gais Artiste peintre

Je suis bien contente que vous évoquiez la culture et son ministère quasiment absent. Seul bémol les médias (sauf France culture et Arte peut-être) oublient systématiquement l’art contemporain en n’évoquant le plus souvent que le spectacle vivant, plus rarement le patrimoine et la littérature. Quel dommage de hiérarchiser les différentes activités culturelles en fonction de leur succès ! en espérant que vous serez attentifs à ma remarque.

Pourquoi, quand on parle du « secteur de l’art et de la culture » à la radio, parle-t-on uniquement du spectacle vivant? Il n’y a pas que le théâtre et ses intermittents.
Les artistes de la matière, eux aussi devraient être représentés: plasticiens, artisans d’art, sculpteurs,etc… Nous manquons de présence dans vos sujets. Nous manquons de présence du public, tout court.
Or, parler de la matière à la radio serait un exercice passionnant qui développerait davantage l’imaginaire des auditeurs (plutôt que de passer un extrait d’une pièce de théâtre).

C’est quoi La Culture ?
des livres, des musiques, des danses, des théâtres, des films de cinéma ou des séries, des architectures, des sculptures, des peintures, des patrimoines, des musées, qui nous racontent des histoires, de l’Histoire certes, mais en arrière plan, ce sont surtout des personnes, des femmes et des hommes ! Sans les auteurs, les écrivains, les musiciens, les danseurs, les acteurs, les comédiens, les peintres, les sculpteurs, les techniciens, les architectes, les conservateurs, les restaurateurs, les conférenciers ou guides-conférenciers, les médiateurs, j’oubliais les producteurs, les directeurs artistiques et de festivals et bien d’autres personnes encore, grâce à qui, sans culture, que serait notre vie ?
Pourquoi cette longue introduction ? On parle souvent de la culture mais non, elle est multiple et revêt différentes formes, elle rassemble des personnes, de la chair et de la sueur, qui, en dehors des plus connus, reconnus, sont souvent des anonymes, des petites mains, qui gagnent petitement leur vie. Elles/ ils déploient tant d’imagination et tant d’énergie.
Intermittents, contrats à durée déterminés, vacataires, ou permittents pour beaucoup, quel sera le jour d’après ?
Lapassissades, me direz-vous…
Venons en au fait :
la profession que j’exerce, est celle de guide-conférencière et travaille depuis 30 ans en cdd d’usage. Tous les guides conférenciers et/ou médiateurs ne sont pas des Stéphane Bern ou des Laurent Deutch ( même si je n’ai rien contre eux).
Toutes les visites et conférences (visites de ville, à thème, visites pédagogiques en direction des publics scolaires, les visites disons plus généralistes, sortons le mot « touristiques » en direction des publics adultes) ont été annulées. Nous dépendons de deux ministères et/ou Secrétariat d’état : culture et tourisme !
En grande majorité, la plupart d’entre nous est au régime général à pôle emploi.
Eh oui, nous sommes appelés des permittents sans avoir les avantages entre guillemets des intermittents et qui pourtant, se posent les mêmes questions : comment allons-nous pouvoir travailler? et quand ? Comment allons-nous gagner notre vie? quelles aides pouvons-nous espérer ?
Merci de relayer ces questions !

Laissez la parole aussi à tous ces petits gens qui font la culture au quotidien dans les quartiers, dans les villages. Je suis conteur. Je fais le métier le plus merveilleux du monde. C’est formidable de partager des histoires avec le public mais quelle galère. C’est un combat quotidien contre les administrations pour vivre. On ne moque de notre précarité ! La misère nous attend. La misère culturelle attend tous ces gens pour qui nous sommes le seul lien avec la culture. Alors, il faut que nous gouvernants nationaux, régionaux et locaux se rappellent que, même dans les situations les plus terribles, les hommes et les femmes en état de survie ont tenu le coup grâce à la culture !
La culture, ce n’est pas seulement un divertissement. C’est ce qui nous donne des éléments de réflexion et la raison au travers des émotions.

Je viens d’écouter Stéphane Lissner et Isabelle Adjani. On ne peut pas vraiment dire que l’imagination soit au pouvoir chez ces deux personnes. Pourquoi ne pas relever le défi de spectacles à l’Opera dans des conditions sanitaires parfaites, ce serait le moment d’explorer d’autres mises en scène ( on a connu bien des outrances et des provocations “gratuites et sans risque”, c’est le moment de montrer que cela peut se faire à d’autres fins). Quant à Mme Adjani, pourrait elle s’inspirer de Madonna qui vient de lâcher 1 million d’euros de sa poche plutôt que de tendre la deville? Merci d’avance pour ceux à qui on fait l’aumône du pass culture… et qui ne crachent pas dessus.

Suite à l’intervention du directeur de l’opéra de Paris sur votre antenne, j’aimerais me faire l’avocat du diable
Le personnel de l’opéra n’a pas voulu participer à l’effort national imposé aux français
Ils ont revendiqué un statut particulier les excluant de l’effort collectif et donc de la solidarité
Est-il logique et cohérent qu’ils demandent aujourd’hui à l’état et donc aux français de les soutenir maintenant ?
Est ce conforme aux principes d’égalité et de fraternité que le personnel de l’opéra a justement écarté précédemment ?
Je n’ai pas de réponse mais cela questionne …

Comme est en train de le dire JM Jarre, la culture est un besoin de première nécessité. Sans musique, sans lecture, sans images, nous ne supporterions pas cette crise. Actuellement, les personnes comme moi, retraitées, n’ont pas vu leurs revenus diminuer, mais font des économies sur la consommation culturelle (opéra, cinéma, librairie…). Pourquoi les billetteries ne proposeraient-elles pas l’achat de billets, dont la contrepartie pourraient être l’écoute des pyjamas-concerts, de concerts télé ou radio… ? Les artistes font des efforts pour nous, pour nous accompagner, cela me semble correct de conserver – pour ceux dont les revenus ne sont pas impactés – notre budget « culture » à l’identique. Personnellement, je réserve un concert par mois en moyenne, pourquoi en ferais-je l’économie ? Difficile de décrire ma vision (utopique ?) en quelques mots, mais si elle a un écho pour vous, vous saurez la redéfinir. Si l’opéra d’Avignon ouvrait sa billetterie, j’achèterais une place virtuelle et me passerais le vinyle de la Passion selon saint Mathieu ou de la Symphonie pastorale en contrepartie, avec la joie au cœur de soutenir ces artistes qui sont indispensables à ma vie. Et Jean-Michel Jarre sur youtube !

Formidable cette journée culture ! Mais… il est 13h et je n’ai pas encore entendu parler des problématiques de la danse : soit dans sa dimension d’art du spectacle, dans ses formations supérieures et professionnelles avec ses nombreux pédagogues et étudiants à l’arrêt, ainsi que dans ses nombreuses pratiques amateurs. Pourquoi si peu de directeur de CCN où de CDC invités ? Jamais de jeunes compagnies chorégraphiques invités, d’artistes danseurs qui font le « petit boulot » dans des zones rurales, dans les écoles, dans les centres sociaux, etc… Vous invitez toujours des danseurs étoiles ou artistes reconnus, c’est bien, mais ils ne sont pas l’unique représentation de la danse, loin de là. Il serait temps de former les équipes de France Inter sur la danse et ses nombreuses représentations hors des maisons d’Opéra et surtout sur tout le territoire où travaillent activement tout un panel d’artistes de la danse tout aussi riches et porteurs de créations remarquables que ceux de la capitale. Serait-ce que parler du corps, du corps organique, créatif, sensuel, dérange encore ? Mais il n’est que 13h… La journée n’est pas terminée, j’attends avec un peu d’espoir. Une auditrice qui ne peut se passer de vous…

Mon courriel s’adresse davantage aux responsables des chaînes qu’aux animateurs des émissions ! France Inter consacre sa journée à la culture, particulièrement à la situation de la culture et son devenir en France suite à la pandémie que nous connaissons. Je m’étonne que ce soit France Inter qui prenne cette initiative. POurquoi France Culture n’est pas partie prenante dans cette opération ? Alors que la culture est au coeur de ce que représente cette chaîne de radio. D’autant que ce n’est pas une journée complète, il y a des interruptions, des émissions qui sont reprises, sans compter les intervenants « maison ». J’avoue que je ne comprends pas cette initiative, qui aurait eu plus de retentissement si cela avait été une action commune de France Inter, de France Culture et aussi aussi des autres composantes de Radio France (France Musique notamment) . La veille du jour où le Président de la République va faire ses déclarations concernant ce secteur, cela aurait eu davantage d’impact. Par ailleurs, il ne semble pas qu’un entretien avec le ministre de la culture soit programmé lors de cette journée. Si c’est bien le cas, c’est vraiment dommage. Un auditeur fidèle de France Culture

En découvrant le nom de Fabrice Luchini comme invité de votre matinale ce matin je me suis dit : c’est une blague ? non mais sérieux France Inter ? C’est la seule personne qui vous est venue à l’esprit pour parler de la culture en danger ? Il y a en ce moment des milliers d’intermittents et précaires qui se battent pour survivre au milieu d’un bordel administratif et financier et c’est tout ce que vous trouvez à inviter Fabrice Luchini ? Mais il va vous expliquer quoi Fabrice Luchini de ce que vivent tous ces gens en ce moment ? Les chargés de production en ce moment travaillent H24 pour trouver des solutions voilà des personnes qui auraient pu vous expliquer précisément le fond du problème. Fabrice Luchini…J’hallucine !